Les Coups de Coeur
de Beat, Whisky,
& Poésie
John Fante |
Diabologum |
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Verso " Que ceux qui aiment Bukowski se précipitent ! Voilà du Bukowski du meilleur cru, dans une traduction parfaite, savoureuse et juste à point de Philippe Garnier,dont on ne vantera jamais assez les mérites ! A vrai dire, ce n'est pas du Bukowski, mais du John Fante, le type qui a influencé et fait verser des larmes d'admiration à Bukowski. Des histoires de loyer qu'on ne peut pas payer, et de bistrots minables où le café est pire que de l'eau de vaisselle. C'est à Los Angeles. C'est triste, c'est génial, c'est plein d'amour et çà se lit d'une traite. Hautement recommandé ! " Rouge |
Track Listing 1 De la neige en été (M. Cloup / Diabologum) Total time : 42:36 |
"...Un jour, j'ai attrappé un livre, je l'ai ouvert et c'était ça. Je restai planté un moment en le lisant, comme un homme qui a trouvé de l'or à la décharge publique.(...) les phrases coulaient si facilement à travers la page, c'était comme un flux. Chaque ligne avait son énergie et était suivie par une autre. La vraie substance des phrases donnait une forme à la page comme si elle était sculptée. Enfin je découvris un homme qui n'avait pas peur de l'émotion. (...) Le début de ce livre me fit l'effet d'un miracle énorme et violent. Le livre était "Demande à la poussière" et l'auteur John Fante. Toute ma vie son influence a illuminé mon travail. (...) Oui, Fante a eu un énorme effet sur moi. Peu de temps après avoir lu ses livres, j'ai commencé à vivre avec une femme, elle était une plus grande ivrogne que moi, nous avions de grandes bagarres; souvent je lui criais : "Je ne m'appelle pas Fils de Pute, je m'appelle Bandini, Arturo Bandini". Fante était mon Dieu ... -Charles Bukowski- extrait de la préface Biographie Fils d'immigrés italiens, John Fante nait en 1909 dans le Colorado. Il commence à écrire à 20 ans. Il est publié pour la première fois dans la revue 'The American Mercury', dirigé par H.L. Mencken en 1932. Son premier roman Wait Unitl Spring Bandini est publié en 1938 puis vient Demande à la poussière puis Dago Red, un recueil de nouvelles. Sa rencontre avec Joyce, une étudiante fortunée, éditrice et écrivain, qu'il épouse en juillet 1937 va lui permettre de s'adonner pendant de longs mois à ses deux passions, le golf et le jeu. Il trouve tout de même le temps d'écrire et d'éditer son plus grand succès commercial "Pleins de vie" dont la réussite financière lui permettra d'acquérir une maison à Malibu. Le succès de sa dernière parution lui ouvre les portes d'Holywood où il devient un scénariste important et reconnu ( 'Full Of Life', 'Jeanna Eagels', 'My Man and I', 'The Reluctant Saint', 'Something for a Lonely Man', 'My Six Loves' and 'Walk On the Wild Side'). De 1950 à 1956, John Fante vit sous le règne de l'abondance, il travail notamment pour la Fox et la MGM et sera nommé aux oscars du meilleur scénario en 1957 pour "Pleins de vie". Durant cette période il part également travailler à Rome et à Naples où se réveille en lui la nostalgie de ses origines italiennes. Il est clair que pour Fante, prédominait surtout l'émotion et la précision des sentiments. Deux qualités qui en firent sans doute un des plus grands écrivains mais qui troublèrent beaucoup sa vie personelle. Après la naissance de son quatrième enfant, des dégradations importantes survinrent dans sa vie de couple et ses amis, même s'ils le décrivent comme quelqu'un de sensible, intuitif et drôle, ajoute qu'il était également impossible à vivre. Aveugle depuis 1978, à la suite de complications de son diabète, il meurt le 8 mai 1983 à l'âge de 74 ans tout en ayant encore réussit à écrire "Rève de Bunker Hill" en dictant le livre à sa femme Joyce. Critique Sorte de roman autobiographique, Arturo Bandini alias
John Fante nous décrit les errances d'un écrivain en quête
de publication, échangeant quelques nouvelles en échange
de quelques $. Ce jeune auteur de 20 ans dans le livre n'a besoin que
de 4 choses : "d'une femme, de prendre un bain, d'un bon coup de
pieds où je pense et d'argent." L'histoire de Bandini est
une suite ininterrompue de rencontres, de brefs instants, de tranches
de vie à la fois sublimes poétiques et comiques. Si Fante
a inspiré Bukowski, ce n'est pas pour rien. On y retrouve les
mêmes "galères", les mêmes bistrots sordides
où se retrouvent une population à part, où chaque
personne est étudiée et mise à nue, les mêmes
beuveries. Le style de Bukowski est simplement plus cru, plus direct.
Les bières, la vanité de l'écrivain et les femmes
sont omniprésentes chez Buk alors que Bandini a la trouille des
femmes, se prend parfois pour un "écrivain bidon".
Deux styles très proche mais deux conceptions de la vie, deux
personnalités différentes. A noter qu'une partie complète sur Fante s'ouvrira
bientôt sur ce site.... Photos John Fante 1937 Voir le film : Bibliographie Les compagnons de la grappe (1977) Wait Until Spring, Bandini 1938
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Ca se passe dans la banlieue Sud (Intro d'une histoire de séduction) "...avoir sa personnalité comme Diabologum avait la sienne, voilà
quelque chose qui nous semble important dans un groupe. Nous regrettons
leur séparation car nous aimions leur univers. Les individus qui composaient
ce collectif n'ont cependant certainement pas dit leur dernier mot.
" Diabologum est un groupe unique dans le domaine de l'expérimentation.
Même s'ils ont splitté, ils ont laissés des oeuvres
majeures dans le domaine du "rock ?" français. #3 est
un album exceptionnel, sans doute le meilleur de Diabologum, chaque
phrase, chaque mot est une bribe de poésie. Groupe contestataire,
rebelle (si ce terme existe encore), Diabologum nous livre ses pensées,
ses ressentiments sur une société à la dérive.
Le son est brute, parfois poussé dans un minimalisme extrème
(Blank Generation, reprise très personnel de Richard Hell) générateur
d'émotions. Parmis les morceaux phares de cet album, la chanson
"La Maman et la Putain" se distingue. Les paroles sont tirées
du film du même nom réalisé par Jean Eustache. En
réalité, chaque morceau est un petit trésor à
méditer. "Avec #3, sans détours, on redécouvre le rock : son énergie brute, sa radicalité, son urgence. Un rock poreux, perméable à d'autres sons qui en font toute l'étrangeté et la riche complexité - les notes solitaires d'un piano s'égrènent, les guitares suivent des variations trip-hop -, un rock vivant qui cherche ailleurs sa nourriture. Il faut tuer le rock, se débarrasser de ses poids morts, de ses membres sclérosés et le faire parvenir dans sa forme nouvelle - le rock n'est pas mort. Il est bon de renouer avec cette essence là, de s'enthousiamer à nouveau pour une jeunesse sonique qui, bien loin de la naïveté ou de la passivité attentiste, a le courage d'être la plus juste possible. Et le regard critique et sans complaisance de Diabologum soumet toute chose à cette haute exigence : depuis la nasse médiatique, ses marchandises, son discours à vide, depuis la masse apathique, ses goûts et ses dégoûts, jusqu'aux drames de nos désirs et de nos impuissances, assumés et revendiqués (" Je suis sensible et j'en suis fier "), tout y passe, est scruté, disséqué. Au travers de mots secs et cinglants débités par une voix blanche, épurée jusqu'au tranchant et engagée sous la pression constante des guitares. La parole est ici d'une puissance rare, dévastatrice - parce qu'elle joue sur plusieurs tableaux en même temps, celui de la première personne du singulier et celui de la vulgate, en les imbriquant d'une façon ambigüe; parce qu'elle exprime des pensées d'une concision et d'une justesse extrêmes, des fulgurances poétiques à méditer." Yaël Girardot, Les inrockuptibles, n° 76, 23/10/96. Discographie Un lundi après-midi semblable aux autres (1992) Links Diabologum par
Porl Diabologum
par Elyzabet Indie
World - Diabologum
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