TALONS AIGUILLES

par Jean Heel (voir aussi Quebec Express et Le souffle)

La semaine s'était déroulée comme toutes les autres depuis des mois. Comme prévu, Judith passa chez moi vers quatre heures, je n'avais toujours aucune idée de ce qu'elle allait me proposer mais j'étais prêt à la suivre inconditionnellement. J'étais prêt à tout pour lui plaire et être en sa compagnie. Tout était tellement différent avec elle, un autre univers mais tout aussi insolite que le mien. Je n'ai jamais compris vraiment ce qu'elle pouvait me trouver d'intéressant, je me sentais tellement différent. Je l'étais dans les faits mais son besoin d'être était tout aussi grand que le mien. Comme moi, elle avait des secrets, cela je l'avais déjà senti, je ne savais que peu de choses d'elle. Je savais qu'elle était agent d'immeuble, non parce qu'elle me l'avait dit mais parce qu'à voir tous les documents de maisons qui traînaient dans sa voiture, je l'avais deviné. Je ne lui posais pas de questions, elle n'avait pas à me dire tout d'elle, je prenais ce qu'elle me disait et ce que je découvrais par hasard. Je n'étais pas curieux de ce qu'elle pouvait être, comme elle ne me posait jamais de questions de ce que j'étais. Il n'y avait entre nous que les moments où nous étions ensemble et rien d'autre. Quand elle était arrivée, il pleuvait, j'étais assis au salon. Je n'avais rien préparé, je ne savais pas ce qu'elle allait me proposer. Du coin de l''il, je l'avais vu qui montait l'escalier, je m'étais empressé de me lever et d'aller lui ouvrir. J'étais toujours heureux de ses visites, elle était tellement magnifique avec ses dix années de plus que moi. Elle était la femme dont beaucoup rêvaient, un être inaccessible mais qui pourtant était venu à moi. J'étais toujours mal à l'aise à son approche, elle devait toujours faire les premiers pas. Elle était entrée et sans attendre, avec son magnifique sourire de femme accomplie, elle m'avait dit de me préparer et qu'elle m'amenait pour les deux prochains jours. Je n'avais pas demandé où elle m'amenait, cela ne comptait pas, elle voulait de moi pour les deux prochains jours et cela me semblait extraordinaire. Elle m'en avait parlé en début de semaine mais là c'était réel. Elle était devant moi et elle me le disait, la réalité était là. Cette femme magnifique m'offrait plus qu'une baise sur le plancher entre deux maisons à visiter, elle m'offrait deux jours entiers de son existence, extraordinaire cadeau! Pendant que je m'affairais à mettre pèle mêle le minimum requis pour ces deux jours, elle se tenait immobile au milieu du salon dans son magnifique tailleur noir, observant chacun de mes gestes. Elle savait à quel point elle me troublait et elle était aussi consciente du pouvoir que cela lui donnait sur moi. Elle n'était pas là pour une petite vite et cela se voyait dans son attitude, elle m'attisait haut perchée dans ses magnifiques escarpins en cuir verni noir. Mon inconfort la faisait sourire. Mon attirail était prêt, quelques minutes avaient suffit, au passage, j'avais ramassé sur la table le sac de pot qui y traînait pour le glisser dans la poche de ma veste. Je me souviens avoir hésité un instant pour la morphine, ne sachant comment elle réagirait si elle savait. Finalement, je n'avais pas pris de chance, j'étais allé à la cuisine pour la chercher alors qu'elle m'attendait sur le balcon. Il pleuvait maintenant à verse, je lui criai d'attendre un peu, que j'allais trouvé un parapluie. Elle resta immobile à regarder la pluie tomber pendant que j'arrivais vers elle. Je le lui tendis pendant que je refermais la porte derrière moi. Elle me semblait tout aussi heureuse d'être avec moi que moi avec elle. Elle descendit la première, je tenais le parapluie derrière elle, je la désirais profondément. Je n'avais qu'une envie en tête, le contact de son corps chaud sur le mien, j'avais ma déesse pour deux journées et elle m'entraînait je ne sais où, je l'aurais suivi au bout du monde cet ange. J'étais tout de même réaliste, je savais devoir me contenter de ce qu'elle était prête à me donner et rien de plus. Elle était de celle qui s'offre et qui donne, non pas de celles à qui on peut demander. J'avais compris cela dès notre première rencontre. J'étais un grain de sable, elle était la mer qui me berçait. Assis dans la voiture, je n'osais parler, elle me fascinait trop, j'avais peur d'être idiot et de tout gâcher. En sa compagnie, je touchais au sublime, à l'infini, à tout ce que je ne serais jamais. Avant de démarrer, elle posa sa main sur ma cuisse à me disant de me détendre puis elle m'embrassa. Elle ne me dit où elle m'amenait que lorsque nous fumes sur l'autoroute. J'avais réussi à me détendre un peu et avec hésitations, je lui demandai si elle m'autorisait à fumer dans sa voiture. Elle me fit pour réponse de fouiller dans son sac. Pendant que j'étirais le bras vers celui-ci, elle mit une cassette, la radio devenait ennuyante. La pluie ne cessait de tomber et les essuie-glaces allaient et venaient au maximum de leur capacités sans jamais prendre le dessus sur ce qui tombait. Bob Dylan et le joint que je sortis de son sac finit par complètement me détendre. Elle riait et chantait tout en conduisant, de temps en temps, elle passait sa main sur ma cuisse et je faisais le même chose, la chaleur de son corps qui passait en travers des ses bas me faisait frissonner et elle le sentait. À un moment donné, elle demandé de tenir le volant, elle se souleva de son siège et releva sa jupe jusqu'à la hauteur de ses fesses, me donnant ainsi plus de marge de man'uvre, plus de chair à caresser du bout de mes doigts. J'aimais passer mes doigts sous ses jarretelles et les glisser sous le haut de ses bas. Je pouvais sentir le frémissement de sa peau au passage de mes doigts. Nous étions tous deux très impatients d'arriver, Saint-Jérome était derrière nous, quelques minutes encore et nous y serions. Mes doigts continuaient leurs caresses exploratoires tandis qu'elle écartait ses jambes du mieux qu'elle le pouvait pour me donner un meilleur accès à ses cuisses. Elle était toute offerte, elle en voulait encore plus, cela ne lui suffisait plus. Il lui fallait autre chose, elle finit par sortir de l'autoroute pour aller se garer un peu à l'écart d'une station service. Elle quitta sa place pour s'installer directement assise sur moi, elle avait défait mes pantalons et elle avait pris position, assise face à la route, ses jambes repliées sur le siège de chaque côté de mes cuisses. Lentement elle avait guidé mon pénis à l'intérieur de son petit nid, bien au chaud et elle s'était mise à bouger de haut en bas jusqu'à ce qu'enfin tous deux nous eûmes exulter. Nous sommes restés quelques minutes dans cette position, sans nous préoccuper de ce qui pouvait se passer aux alentours. Nous étions seuls sur terre, à l'abri de la pluie qui nous tenait compagnie. Mes mains s'amusaient avec ses seins pendant que nous tentions de récupérer un peu avant de reprendre la route. Après qu'elle se soit dépliée et qu'elle eut essuyé le sperme qui coulait le long de ses cuisses, nous nous sommes remis en route. Je ne pouvais m'empêcher de la regarder, j'observais cette femme extraordinaire qui m'avait choisi, cherchant à comprendre pourquoi elle m'avait choisi moi. Elle pouvait avoir tout ce qu'il y avait de beau et riche mais moi qui n'était qu'un petit drogué sans envergure, elle aimait ma compagnie. Peut-être n'étais-je qu'une distraction au passage, cela m'importait peu, il n'y avait que le moment qui comptait, demain n'avait jamais existé. Jamais une femme ne s'était offerte à moi comme elle le faisait, nos aventures ressemblaient à Last tango in Paris, elles étaient fabuleuses. Bien d'autres aventures peuvent s'oublier dès que le seuil de la porte est franchi mais celles-ci sont de celles qui toujours vous reviennent en mémoire, qui jamais ne quitteront les souvenirs. Il n'y avait que passion, dès que j'arrivais à franchir ma timidité maladive, un autre univers m'ouvrait la voie. J'étais cependant encore loin de me douter des autres formes qu'allaient prendre cette passion. Elle était une inconditionnelle, angélique Judith, ce n'est pas pour rien que je t'ai donné le rôle principal dans mon premier roman. Il n'y avait qu'une femme sur terre qui pouvait la personnifier et c'était toi, toi uniquement parmi toutes celles que j'ai connues avaient assez de passion pour m'inspirer dans mes dédales. Après toutes ces années tu es toujours aussi présente à mon esprit, souvent plus que la réalité qui m'entoure. Nous roulions et je ne pouvais pas poser mon regard ailleurs que sur ton visage, toi, tu me souriais sachant l'effet que tu avais sur tout mon être. Ton chalet était à ton image, magnifique avec vue sur les montagnes, l'hiver il devait y être agréable d'y regarder descendre les skieurs tout en étant confortablement installée près du foyer. Tu avais ouvert la porte, me laissant entrer avant toi, je n'osais avancer, tu m'avais poussé jusqu'à la chambre au deuxième, j'avais posé mon sac par terre, toi tu avais mis l'eau à couler dans l'immense bain puis tu t'étais dévêtue et m'avait invité à en faire de même. Je ne savais que dire, tant j'étais émerveillé par tant d'attention, j'étais au paradis. Tu me faisais rire, j'essayais d'en faire autant, mais moi ce que je te racontais, c'était des expériences personnelles, toi tu me donnais les anecdotes des autres. Ce n'était pas grave, je prenais ce que tu voulais bien me donner de toi, je n'avais pas à chercher, ta vie, ton existence t'appartenait comme j'espère elle t'appartient toujours. Toute la soirée, jusqu'à la fermeture du dernier bar nous nous sommes amusés au hasard des endroits que tu connaissais. Te regarder danser, avec tous ceux qui t'observaient avec envie alors que c'était moi qui était avec toi, je trouvais la sensation merveilleuse. Tu étais tellement belle à voir bouger, avec toujours tes sourires complices, tes yeux aguicheurs de chatte passionnée, il n'y avait que nous et ensuite les autres, en parallèle. Nous n'étions pas des leurs, ils n'étaient pas des nôtres, nous ne faisions qu'occuper un espace commun. Tous ces blues langoureux à ton corps contre le mien, tout ce désir perpétuel, toute cette sensualité déployée à en faire baver un pape de désir. Toute cette préparation à la nuit à venir, la noirceur n'est pas gage de nuit, elle vient après pour ceux qui sont passionnés. La noirceur ne sert qu'à la longue préparation, à attiser les sens, aidée en cela par les effluves de tes parfums langoureux, mêlée à l'alcool et à la drogue dont je ne savais me passer. Il faisait froid dehors mais entre nous c'était torride, il ne pouvait en être autrement. Et la nuit, mais quelle nuit! Toujours et toujours en redemander, se reposer et recommencer, toute cette folle passion de nos deux corps insatiables l'un de l'autre, sans que jamais les limites ne veuillent se laisser atteindre. J'avais bien senti toute la soumission qui t'habitait tout comme tu avais au premier contact senti mon fétichisme profond pour tes chaussures. Jamais un mot, jamais une discussion, c'était compris, entendu. Nous étions de ceux qui n'avaient pas à dire, à expliquer, nous étions de ceux qui savent et sentent les choses. Nos relations ne pouvaient être autre chose que de la passion. En dehors d'elle, rien ne nous était commun et nous le savions, nous avions trouvé notre voie. La lumière du jour gris perçait déjà les rideaux quand ma mémoire flanche, je ne sais plus, je ne me souviens plus. Il était tard dans l'après-midi quand j'ai senti ton bras sur mon ventre, tes doigts qui lentement glissaient sur moi, je sentais ta tête sur mon épaule, j'avais l'impression d'exister. J'existait, tout ceci était bien réel nous étions deux à vivre ces moments. Le reste n'existait plus, il avait perdu son utilité, toi, moi, le moment que nous vivions, il n'y avait que cela. Puis tout à recommencer, encore plus, je n'en pouvais plus, je n'étais pas encore levé que déjà je sentais l'épuisement atteindre toutes les parties de mon être. Une douche n'aurait pas suffit et tu le savais, il me fallait plus, des 'ufs, de la saucisse, du bacon, avec un gallon de café. Tu avais pensé à tout, à en croire tout ce que contenait ton réfrigérateur, tu avais prévu un siège. Je n'en savais rien mais tu avais tout prévu, tout ce que j'aimais boire était bien en vue, tes bas, tes talons pour me préparer mon petit déjeuner, rien n'avait été laissé au hasard. The power of the heels, ton pouvoir tu le connaissais mais j'étais loin de me douter de ce que tu attendais de moi. Surprenante Judith! Bête sauvage telle une Louise Lame1 que tout mon être aurait suivi vers les confins de l'univers réel autant qu'irréel. Déesse bien réelle parmi tous ces faux dieux inventés par les hommes pour se faire croire, incapables qu'ils sont d'être, qu'ils devaient exister. Toi tu existais et tu existes toujours. Dernièrement encore dans les pages immobilières des journaux montréalais, j'y ai cherché ton nom, je t'ai retrouvé, tu es toujours aussi belle malgré ces vingt et un ans qui nous séparent. Je ne t'ai jamais perdu, tu as toujours été en moi. Un jour je te retrouverai et tu me reconnaîtras, redeviendrons-nous passion? Cette bière qui par mégarde tu m'avais servi dans un verre, avant même qu'elle ne soit rendu près de mes 'ufs, tu l'avais aussitôt jetée en t'excusant de cet oubli pour m'en ramener une autre aussitôt. Assis devant 'ufs, bacon, toasts, saucisses, café d'un bord, bière de l'autre, un énorme joint déjà roulé à mon intention, toi debout devant moi à attendre, puis sans dire un mot, tu avais monté l'escalier. Mes yeux ne te voyais plus, il n'y avait que le son agréable de tes talons sur les planches de bois franc qui m'indiquaient que tu montais l'escalier, une à une tu les avais monté en prenant ton temps comme pour attiser mes oreilles. Les gouttes de pluie qui frappaient les fenêtres essayaient de me distraire de tes mouvements, tu revenais et je t'espérais, le son avait changé, quelque chose d'autre te suivait. Mes oreilles ne m'avaient pas trahies, tu étais de nouveau devant moi, quelque chose avait changé, un simple accessoire avait changé ton attitude. Un simple collier de cuir avec au bout, dans tes mains une laisse que tu m'offrais. Tu voulais jouer, je n'étais pas prêt, tu attendais, je ne savais quoi faire, incertitude du moment. Attends, je vais ranger, je vais m'occuper de cela. Je reste immobile, je souris, tu t'affaires, quelque chose va se passer. Je mange, je bois, tu es là immobile, debout devant moi à me regarder. Je fais comme si je ne comprenais pas, au fond de moi je devine. J'avais cru sentir quelque chose en toi, une autre passion, tu avais trop bien senti les miennes pour qu'il n'y ait pas en toi quelque chose de comparable. Cette réceptivité que ne possèdent que les êtres spéciaux, tu en étais. Lentement, je me faisais à l'idée de ce qui nous attendait. Des choses jamais imaginées, du moins par moi, toi tu les avais imaginées pour moi, tu les avais mises en dedans de moi. Tu savais exactement, je ne savais rien, mais ton attitude, ta position devant moi, immobile, hautement perchée dans tes magnifiques chaussures de rêve, tes longues jambes drapées de nylon noir collées l'une contre l'autre. Mes yeux qui ne pouvaient s'empêcher de fixer ton regard, tes yeux qui essayaient de tout me raconter, sans que tes lèvres rouges ne disent quoi que ce soit. Ma main qui se pose sur le joint que tu avais mise là à mon intention, tu te précipites, tu m'allumes, ma main libre qui se pose sur ta croupe, ton corps que je sens frémir quand ma main touche à la chaîne. Je m'en saisis, ton corps tremble, tu attends, tu espères, je la touche à peine, je la fais se balancer de la pointe de ton sein à l'autre pointe qui en veut elle aussi. Tes magnifiques mamelons se durcissent, ils pointent plus loin à la recherche de ces touchés que je provoque. Ton cou s'étire vers l'arrière, tes yeux se referment, tes dents mordent ta lèvre d'en bas. Tu es bien, je le sais, on s'amuse ainsi quelques minutes, tu sais que j'ai compris. Les mots n'ont pas à être dits entre nous, ce ne serait que du superflu, peut-être même un obstacle. Les mots ne savent pas tout, les sens en savent plus qu'eux lorsqu'il s'agit de nous. Tes yeux, mes yeux, tout passe entre eux, un battement de cils et je comprends. J'ai fini de manger, j'ai fumé mon joint, ma bière est presque vide, tu sais cela, tu attends, ton corps attends autre chose. Je lâche la laisse, elle retombe entre tes deux seins, j'ai des choses en tête. Je ne dis rien, je commence à ramasser l'assiette, les ustensiles, la tasse de café, tu me souris, tes yeux sont contents, tu t'écartes, je te regarde t'éloigner, je continue, je sais que tu vas revenir, je range et je m'installe de nouveau sur ma chaise. J'étire le bras, il y a de quoi rouler juste à côté, je m'affaire, j'entends tes talons sur les lames du parquet, tu cherches quelque chose, mon c'ur bat à se rompre. Mes oreilles sont captives de tes pas, musique douce et rassurante, je suis ailleurs, peut-être au paradis avec ma déesse, la déesse des perdus. L'univers ne saurait exister en ce moment, il ne peut y avoir que nous. Tes pas se rapprochent, je tourne la tête, tu t'approches, des cordes pendent de tes mains. Tu les poses sur la table devant moi puis tu t'immobilises, en attente. Tu attends que je sois disponible, encore une fois tu sais que j'ai compris le jeu qui brûle ton corps. J'ai compris les grands laminés sur les murs de ta chambre, en haut, j'avais dit que je les aimais, tu n'avais rien dit, une absence de mots, juste un regard. Je prends mon temps, mes doigts sont nerveux, le papier déchire presque entre mes doigts. Rouler, rouler, puis encore tu te précipites, tu me souris, tu t'installes sur mes genoux, tes doigts allumes mon joint, ton corps sur le mien allumes mon sexe. Tes yeux, mes yeux, ta bouche qui presse la mienne dès que la fumées s'est infiltrée dans mes poumons, ta langue qui cherche la mienne, la fumée que je rejette que ta bouche avale et dirige vers tes poumons. Le geste qui se répète, tes mains sur mon épaule, sur ma nuque, ma tête se balance, entraînant la tienne dans un mouvement fou. Mes doigts sont brûlés par le joint, je le lâche, ma bouche lâche la tienne, tes mains s'emparent de mes doigts qui brûlent, tes lèvres se referment sur eux, ta langue les caresse, la douleur n'existe plus, elle a fait place au plaisir. Puis, tu te relèves, tu poses un genou sur la table, l'autre suit, tu es maintenant à quatre pattes sur celle-ci, je suis derrière toi, je prends le temps d'admirer. Je me souviens, au dessus de ton lit, d'abord au tour de ton cou, assez long de chaque côté, puis sur ton dos les cordes se rejoignent dans la délicate fente de tes fesses, pour aller rejoindre tes bras tendus vers l'arrière sous toi. Et puis je sais la suite, tu veux aussi que les cordes se joignent à tes chevilles pour aller te lier à la table, je sais cela. Je le fais et j'aime ce que je fais, car c'est ce que tu veux que je fasse. Je n'avais jamais rêvé de ces jeux mais toi, ils font partie de ta vie, de femme solide et décidée, tu me demande de te lier pieds et poings. Je suis gauche, tu t'abandonnes, ton corps frémis pendant que tes seins pointent vers la table. Ces jeux se poursuivent jusque dans la nuit, tu n'as de cesse d'essayer d'autres positions, c'est pour cela que tu me voulais à toi pour ces deux jours. J'y trouve mon compte, j'en profite, je te sodomise, tu cries, tu aimes cela, tu as toujours aimé être sodomisée, j'exulte, je n'en peux plus, tu en redemandes, privée de tout mouvement. Je défais tes liens, tu m'embrasses, tu me remercies d'avoir compris, je te souris, nous mangeons, buvons et fumons avant que de nouveau tu me demandes autre chose.

 

jean heel


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