J
' ai peur,
J ' appui sur l' accélérateur,
L'angoisse me rattrape.
Ma tête éclate,
Et le sommeil me prend,
des chiffres dansent devant
Moi.Mon âme se dédouble.
Mon esprit: un mouvement de foule;
Ma main: un tremblement continue;
Mes yeux : des larmes retenues.
J ' attend la vie,
Sans éclairs de génie,
Ni hurlante agonie,
Sans grandes envies,
Je fais ce qu'on me dit,
On a choisit ma vie,
Sans un cri,
Je les suis!
Ils m'ont appris les lois.
Ils ont choisi pour moi.
Ils m'ont dictés des mots.
Et au nom de ce drapeau,
Ils ont menottés,
JEUNESSE ET LIBERTÉ
Mai si un jour vient,
L'occasion de saisir mon destin,
Je quitterais leur chemin
Pour vivre enfin.
J ' accepte tout avec dédain,
Guettant ce fameux matin.
Il me manque encore le feu divin
qui à cette vie mettra le point
Une flamme sacrée, un courage,
Pour enfin honorer la force de mon âge.
Rejoindre mon ailleurs de vagues et de musique
Ou pour percer la poésie n'a que faire de rîmes.
On a pas le droit de ne pas être heureux
On n'a que trop de choix de pouvoir vivre mieux.
Ce qui devrait être le but d'une vie,
Pour moi ne tient qu'au songe d'une nuit.
Je n'ai pas de respect pour moi-même
Si je ne peux lutter pour ce que j'aime.
Je crève de n'avoir point le courage,
de leur refuser d'être sage.
Je me tue de ne pouvoir partir
Pour une pitoyable idée d'avenir,
Hélas, je suis une enfant bien dressée,
Prisonnière de ce filet que j'ai tissé.
Combien me faudrat-il encore d'années,
pour évader mes écrits de ce bagne dont je suis le seul geôlier ?
Anne ARSHIT
"J'ai rien à faire de mes mains
Et rien à faire de demain.
J'ai perdu tout espoir
De vivre de mes histoires.
Alors je crache dans la soupe,
En guettant ma route"
