Jay McInerney
Glamour attitude
Seuil / Points / 37,05 FF / 255 pages

Sexe, Pouvoir, Argent, Célébrité sont les quatre commandements de la religion des années 90. Elle a son Vatican - New York, -, ses grandes prêtresses - publicistes et rédactrices en chef -, et surtout ses idoles les top-models, traînant dans leur sillage une suite composée de courtisans, d'agents, d'attachées de presse, de gardes du corps, d'avocats, etc.
Connor McKnight observe cette faune avec un mélange de perplexité, de détachement et de mépris. Rédacteur «people» dans un magazine féminin et fiancé d'une idole, il se veut différent et rêve sa vie. Pour tous, il est une sorte de déviant : il n'a en effet rien à vendre...
Dans cette comédie new-yorkaise étincelante, Jay Mc Inerney se fait le chroniqueur de ce monde dont il dénonce les tics et le toc, avec une sorte de jubilation féroce.

1er chapitre du livre sur Liberation

Lire.fr : critique de Glamour Attitude

Le Nouvel Observateur : critique

Livresse : entretien avec Jay McInerney

Critique par L'electro-Manager


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Stéphanie Fauret

"Glamo*" ce début de titre m'évoque quelque chose. Peut-être le dernier roman de Bret Easton Ellis (Glamorama). Etonnante coincidence que ces deux romans sortis à peu de temps d'interval et traitants tous les deux du milieu de la mode.

L'apparente similitude de ces deux romans, écrits par les deux chefs de files New Yorkais d'un "groupe de jeunes auteurs prompts à capter l'air du temps" s'arrête pourtant quasiment là.

Victor Ward, personnage principal de Glamorama est sous les projecteurs du milieu de la mode (en tant que mannequin), il est naîf, un peu simplet tandis que Connor McKnight, personnage central de Glamour Attitude est rédacteur de la rubrique People d'un magazine et écrivain raté. Tous deux sont en concubinage avec des mannequins.

Ce roman époustouflant de Jay McInerney, personnellement je trouve que c'est son roman le plus abouti, doit sa réussite à la perdition croissante de Connor McKnight, à sa galerie de personnages très réussie et à son style littéraire. Dans Glamour Attitude, Connor McKnight est entouré d'une soeur (Brooke) déprimé et déprimante qui se passionne pour les conflits rwandais, d'un écrivain névrosé (Jérémy) qui a une attitude ambigue entre la jalousie d'autres écrivains plus médiatisés et sa peur de perdre son intégrité en étant médiatisé, d'une directrice très people qui ne peux accepter de coucher avec Connor s'il est célibataire (je ne couche qu'avec des hommes pris), de parents à tendance alccolique, de drogues et de sa vodka.

Tour à tour drôle, émouvant, Jay use de son style si particulier pour dénoncer la perdition de cette génération. Un roman à lire absolument !!!.

Voici d'ailleurs quelques extraits que j'ai sélectionnés pour vous :

Connor McKnight, expert en ontologie.

"Je ne prétendrai pas que c'est un travail harassant de vérifier la réalité des nouvelles idoles, de décrire leurs habitudes alimentaires et leurs rites relationnels. Je projette d'ailleurs la mise au point d'un programme qui réduire considérablement le nombre de touches à actionner pour que l'ordinateur vomisse ces donnés, me laissant ainsi plus de temps libre encore à gaspiller que je ne le fais déjà.
Mon traitement de texte contient déjà des "macros" pour des phrases entières telles que : "fuit aussi souvent que possible les feux d'Hollywood pour retrouver la qualité de la vie en famille dans son immense ranch des environs de Livingston dans le Montana" (CTRL, Mont). Ou encore " Ca m'a appris ce qui compte vraiment dans la vie. La gloir, le fric, les limousines - je vous les laisse. Non quoi, être un bon père/ une bonne mère, c'est plus important pour moi que n'importe quel film" (ALT, enfant)...Dans mon cas, comme dans celui de la plupart des magazines glamour, il faudrait avant tout une application par défaut. ("Malgré son image de dur,*** n'aime rien tant qu'une soirée tranquille à la maison à bouquiner de la poésie.").

Jérémiades

"-On vient de recevoir un texte génial de Bret Ellis, pour la quatrième de couve, dit Blaine, je voulais te le dire.
-Ah oui, formidable, dit Jeremy. Tous les paumés à tendance homicide vont foncer en skateboard jusque chez Barnes & Noble pour acheter Walled-in et boire un crème."