Charles Duchaussois
FLASH ou le grand voyage
Editions Livre de Poche n° 3730

De Marseille au Liban, d'Istanbul à Bagdad, de Bombay à Bénarès, en bateau, à pied, en voiture, Charles peu à peu se rapproche de Katmandou, le haut lieu de la drogue et des hippies. Sa route est jalonnée d'aventures extraordinaires. A Beyrouth, il s'associe à des trafiquants d'armes, il participe dans les montagnes du Liban à la récolte du haschich. A Koweït, il dirige un night-club. Au Népal, il devient pendant quelque temps le médecin et le chirurgien des paysans des contreforts de l'Himalaya. C'est enfin l'épisode de Katmandou et l'évocation saisissante de l'univers des drogués : l'opium et le haschich qui font "planer", le "flash" de la première piqûre, le "grand voyage" du L.S.D.
Jamais peut-être un homme, sauvé in extremis, n'était allé aussi loin et avait pu retourner pour dire ce qui se passe tout là-bas.

"A Bernard Touchais,
qui m'a arraché cette confession
."

Librairie Arthème Fayard, 1971

Le site consacré à Flash, l'histoire de Charles Duchaussois Par Camille Dubois; résumé, extraits et photos des lieux de son périple (Le Liban - La Turquie - Le Koweit - L'Afghanistan - Le Pakistan - L'Inde - Le Népal)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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Vos critiques

P. Chevalier

Pour ma part,j'ai trouvé que ce livre n'était que du pur sensationnalisme, bourré de clichés hyper-accrocheurs qui ôtent tout crédit à l'auteur. Je n'aimais pas dans un premier temps la fausse complaisance avec laquelle le
narrateur relate sa descente dans "l'Enfer de laDrogue"; fausse complaisance car il n'y a rien qui sente le minimum d'originalité que confère l'expérience vécue; il se contente d'empiler les lieux communs, hésitant sans cesse entre un discours d'ancien combattant de type "moi, les gars, j'en ai bavé, j'ai flirté avec les goufres, je reviens de loin mais je suis un sacré baroudeur des espaces intérieurs" et des arguments à mon sens bien plus insidieux, comme par exemple celui de l'escalade qui conduit inexorablement du premier pétard à l'O.D. d'héroïne. Ce dernier argument, réfutable et réfuté tant scientifiquement que philosophiquement, est un cheval de bataille des prohibitionnistes les plus rétrogrades (dernière occurence recensée: dans un tract du front national...). mais le pire reste encore à venir; car, finalement, ce tissu d'aventures abracadabrantes est en définitive entièrement subordonné à un discours moralisateur prévisible, et où l'auteur révèle son véritable visage en même temps qu'il perd son
dernier crédit. C'est à la fin que l'on sent que ce livre n'est pas un seul instant un témoignage objectif d'expérience vécue; que le propos était
orienté dès le départ; qu'avant toute démonstration, la thèse était entendue. La Drogue, c'est mal, la Drogue c'est immoral, la Drogue c'est l'Enfer... Et le livre n'existe que pour montrer à quel point toute
l'expérience prétendûment vécue par Duchaussois n'était en fait qu'une longue école du regret. Et cette conclusion, à mon sens, ne peut-être que
malhonnête ou lâche. Comprenons-nous bien, un livrequi ferait l'apologie de la drogue du début à la fin me paraîtrait également dérangeant; mais
peut-être aurait-il au moins l'avantage du courage, le panache d'une certaine volonté d'assumer son parcours. Ici rien de tout cela; ça sent son
St Augustin (cette vieille gloire du panthéon catho qui, après s'être éclaté pendant cinquante ans dans une vie de pêché et de volupté, devint un beau jour le plus ardent zélateur de l'ascèse et le plus intolérant
adversaire du plaisir...). Comme s'il devait absolument se racheter auprès de la société bien-pensante en affirmant que "oui, je me suis honteusement
drogué, oui je suis devenu une immonde loque humaine, un junkie un moins que rien, oui j'ai plongé au plus profond de la déchéance, blah blah blaaaaaah". Ou quand un enfant de Woodstock se paie une crise de conscience et devient plus réac' que papa.

Je ne peux m'empêcher de comparer ce livre à Trainspotting, par exemple, qui me semble au contraire un témoignage acceptable sur la question de la drogue (même si les temps, les gens, les substances et les contextes ont changé); on ne peut pas dire que Trainspotting pousse les gens à se droguer. Les méfaits physiques, psychologiques, sociaux de la drogues y
sont montrés d'une façon assez crue. Mais en même temps, on n'a pas l'impression que le film (ou le livre) a été réalisé par un comité de parents qui sont pris de tremblements dès que l'on prononce le mot
"cannabis". Le témoignage est d'autant plus crédible, convaincant et juste qu'il vient de l'intérieur, qu'il est en prise direct sur un vécu, qu'il n'exhale pas le repentir et la conscience malheureuse à chaque phrase. Tout
le contraire de Duchaussois qui tout en prétendant livrer un témoignage, semble purement extérieur à l'expérience vécue et s'exerce à écrire ce
qu'un certain public (réactionnaire, pétrifié parl'angoisse de l'inconnu, bercé de mythes et de désinformation) attend de lui. Je ne peux pas imaginer que quelqu'un qui a vécu aussi loin l'expériencedes drogues puisse produire un témoignage aussi éculé sur "Les Chemins de la Drogue" sans avoir l'impression de se renier ou d'être grossièrement manipulé. Car ces "chemins de la drogue", pour dangereux et mortifères qu'ils puissent
être, sont aussi des chemins pleins de joies, de plaisirs, d'aventures; le nier est mensonger... Et sur ces chemins, c'est aussi sa dignité d'humain et sa propre expérience de la responsabilité que l'on expérimente...

En plus, il y a quelque chose au niveau du ton (mais ça c'est personnel) qui m'irrite profondément dans "Flash"; certains chapitres paraissent écrits par Alain Delon, ou de toute évidence qqun dont l'ego n'a rien à lui envier; le narrateur est prétentieux et gonflé de suffisance même lorsqu'il essaie d'être pathétique. Pour avoir voyagé à peu près dans tous les endroits qu'il cite (Inde, Turquie, Moyen-Orient, Népal), je suis persuadé
que la majeure partie de son périple est inventée; qu'en tous cas les péripéties qu'il décrit sont fictives car démagogiques et mille fois entendues. Et pour avoir goûté à peu près tous les "poisons" qu'il décrit,
je demeure persuadé qu'il ne sait absolument pas de quoi il parle, ou qu'il ment de façon éhontée. Je ne plaisantais pas du tout en écrivant que je
soupçonnais l'auteur d'être un agent des stups (un peu comme ces barbouzes de la CIA qui, durant la seconde moitié des années soixante, se laissaient
pousser la barbe et les cheveux et infiltraient les mouvements radicaux américains avec la subtilité d'un régiment de CRS dans un coffee-shop).

Comme disait un vieil aphorisme zen: "Ceux qui saventne parlent pas, ceux qui parlent ne savent pas".
Charles Duchaussois parle beaucoup trop pour savoir ...

Franchement, la vie est courte; lisons plutôt, durant cette poussière d'éternité que dure notre petite vie, "Le
Festin Nu" de Burroughs, "Les Confessions d'un Opiomane Anglais" de Thomas De Quincey, "Las Vegas Parano" de hunther Thompson, "Electric Kool Aid Acid
Test" de Tom Wolfe, "le Poème du Haschich" et "Le Poème de l'Opium" de Baudelaire, "L'Infini Turbulent" et "Misérable Miracle" de Michaux, les premiers Castaneda, "Les Lettres du Yage" d'Allen Ginsberg, ... et plein
d'autres à découvrir... Et laissons l'inspecteur Duchaussois dormir sur ses royalties...

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Critique par Yoann AUBRY

Charles Duchaussois n'est pas né écrivain. flash est un roman autobiographique, récit du parcours "classique" du junky de France à Katmandou. C'est l'histoire d'un hippie atypique, d'un petit trafiquant débrouillard, au look de touriste (et cela le sauvera plus d'une fois, notamment pour pouvoir renouveler les visas). Charles D au tempérament de leader nous fait voyager, de la France au Magreh, du Moyen Orient à Katmandou. Son périple est jalonné d'anecdotes extraordinaires, d'arnaques et de débrouilles pour trouver de quoi survivre, de joies et de galères.

Les traversées de l'Iark, du Koweit, du Pakistan, de l'Afganistan, ... correspondent à autant d'étapes qu'il peut y avoir dans le cycle de la drogue. Petit "drogué" au haschish, il goutera peu à peu à l'opium, à l'héroîne en passant par la morpine, le LSD, ... . Cette descente aux enfers, car c'est bien de cela qu'il s'agît lorsque l'on voit son état à la fin de son périple où la quête de la veine devient primordiale, s'avère des plus instructives.

Flash est un mélange de voyages, de rencontres fortuites, d'expériences hallucinogènes. C'est un formidable vestige d'une époque, celle de la fin des années 60, de l'ère hippie.
Ce livre n'a pas pour vocation de faire l'apologie des drogues ni de dénoncer leurs conséquences; son caractère est tout au plus descriptif. Ce n'est pas un livre moraliste et c'est en cela qu'il est intéressant. C'est un autre point de vue sur les drogues, plus proche de celui de William Burroughs dans Junky.

A découvrir.


Critique par Jupiler - http://www.multimania.com/jupsite

"Flash, en anglais, ca veut dire éclair Pour un drogué, ça veut dire spasme. Le flash, c'est ce qui ce passe dans le corps d'un droqué quand, poussée par le piston de la seringue, la drogue entre dans ses veines. (...)Il n'y a que la piqûre - la piquouze, le shoot - le fixe qui donne le flash. Voilà pourquoi tout vrai drogué, un jour ou l'autre, en arrive fatalement à la piqûre. Et devient un Junkie. Un Dieu. Ou une loque. Au choix." -

Ce livre est une formidable autobiographie d'un orphelin habitant Marseille qui décide d'avoir sa propre autonomie et de se débrouiller tout seul. Malheureusement (ou heureusement, ça dépend du point de vue...), sa vie va être remplie de terribles faits tels la vente d'armes, le travail dans les champs pour produire le shit, le trafic de drogue, la traversée du monde jusqu'à Katmandou et seulement à ce moment, la découverte du hachich suivie de l'opium, de l'héro, de la cocaïne, de la morphine et de toutes les autres drogues trouvable àtravers le monde. Il deviendra junkie puis sortira de cet immense fléau qu'est la drogue... Il sera désintoxiqué et retranscrira cette formidable aventure .