John Fante
Bandini
editions 10/18 n°1915

Un sacré bonhomme sans doute que ce Fante-Bandini. Un sacré écrivain aussi. L'Arturo Bandini de Bandini est un gamin criblé de taches de son et couronné d'une tignasse en colère. Un râleur, désolé d'être fils d'une mère passivement amoureuse et bigote et d'un père maçon, violent, incertain et cavaleur. Amoureux d'une étoile filante et indifférente, sa petite camarade de classe à la santé fragile, haï par ses maîtres et pairs. Arturo passe son temps à détruire d'une main ce qu'il a construit de l'autre. Bon et méchant, généreux et voleur, il est à la fois la glace et le feu, la tendresse et la rancoeur. Michèle Gazier -Télérama

Alexie Lorca - Lire

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Vos critiques

Critique par Karine Chataigner (20/09/99)

Ce livre est à John Fante ce que Souvenirs d'un pas grand-chose est à Bukowksi. Tous deux racontent l'enfance de leurs héros, Arturo Bandini et Henry Chinaski.

Bandini nous raconte donc la tendre et cruelle jeunesse d'Arturo Bandini au mileu de ses deux frères et de ses parents.

L'action débute en hiver, saison cruelle où les terrains de sport sont impraticables et où Svevo Bandini (le père d'Arturo) ne peut travailler et voit s'accumuler les dettes. C'est dans ce climat de froid que les ennuis vont commencer. Maria (la mère) aime Svevo de tout son coeur mais elle ne sait pas lui résister. C'est une victime-née. Elle reste à la maison à surveiller sa progéniture, redoutant le moment où il lui faudrait aller demander un crédit supplémentaire à l'épicier, homme crule qui prend plaisir à l'humilier un peu plus à chaque fois.
Dans cet univers de pauvreté, Svevo va appliquer sa loi par une implacable sévérité. Svevo n'est pas foncièrement mauvais, mais lorsqu'il accepte un travail chez la femme la plus riche de la ville, sa vie va basculer, il entre dans l'adultère. Et c'est alors Arturo Bandini qui se retrouve entre une mère dépressive qui se laisse tomber dans l'abandon et un père absent. Par conséquent, Arturo va se mettre à retourner ses entiments, à détester le père qu'il admirait tant, à tenter de sauver sa mère en ramenant Svevo à la maison....

Ce livre est l'un des plus beau qu'à écrit John Fante. il est de plus indispensable pour tout lecteur de Fante car il explique l'enfance d'Arturo Bandini, le héros d'une saga qui s'achèvera en 1982 avec Rêve de Bunker Hill.
Tour à tour triste, poétique, Bandini sait également nous faire sourire. Ici pas un mot de trop, le texte est toujours juste comme il faut, poignant et fort. On ressent l'amertume de John Fante qui comme il le disait lui même "je suis incapable de relire ce livre"
Traduit par Brice Matthieusent définitivement excellent dans ses traductions pour 10/18, ce livre demeure indispensable, à lire et à relire absolument.