La borgne bague

par Jean-Marc Beausoleil


Sa sacoche serrée sur sa poitrine, ses besicles lui glissant sur l'arête du nez, les fleurs dépassant de son chapeau comme la touche finale d'un caricaturiste sinistre, la mère de Jean-François piaillait. Ce n'est pas qu'elle voulait le punir, non. Elle voulait le comprendre.
— Es-tu heureux? Es-tu satisfait de tes actions? Trouves-tu que c'est bien ce que tu as fait?

Tout ceci parce qu’en quête d'explications concernant un texte de Roland Barthes, Marie-Eve Volange, la plus belle fille du département, avait interrogé le jeune homme. Comment Jean-François aurait-il pu deviner que la mélodie d’une simple question — “Pourquoi est-ce qu'Écrivain et écrivant mène à une sacralisation de la littérature?” — deviendrait l'horrible cacophonie du remords!

— Tu sais que l'argent ne fait pas le bonheur. Ces gens sont peut-être plus riches que nous, mais ça ne veut pas dire qu'ils sont de meilleures personnes.

Suite à ce premier contact barthésien, profitant de l'absence de ses parents, Marie-Eve avait invité Jean-François chez elle. La lourde porte de bois s'était ouverte sur un intérieur que le jeune homme n'aurait jamais pu imaginer. Meubles d'acajou, fauteuil de cuir, table de verre fumé, pales blanc crème du ventilateur... Marie-Eve avait retiré ses souliers, avait replié ses pieds nus sous ses cuisses en s'assoyant sur le sofa. D'un index recourbé et autoritaire, elle avait invité Jean-François à venir près d'elle. Un murmure comme une brise: “Tu peux laisser tes notes de cours...”

Marie-Eve lui avait fait l'amour. Jean-François était devenu fou.

Comme preuve de sa démence, cette voix qui ne s'arrêtait plus: — Je sais que tu es plus instruit que moi. Tu as lu beaucoup de livres. Mais il y a les choses de la vie. Les choses qu'on n'apprend pas dans les livres. Ces choses pour lesquelles il faut se fier sur sa mère qui t'aime plus que tu ne t'aimes toi-même.

La semaine suivante, Marie-Eve ne s'est pas présentée au cours d'introduction à la critique. Son nouvel amant a été amèrement déçu lorsque le professeur a refermé la porte en toussotant, signe qui était l'équivalent d'un sifflet de train dans une gare. Au retour de la pause qui marquait la moitié de la séance, Jean-François a été surpris de découvrir, dans son livre, une note. C'était bien l'écriture de Marie-Eve sur ce bout de papier apparu là comme par miracle! Je t'attends, samedi, huit heures, à l'Ange noir.

Des problèmes devaient être réglés. Samedi était la soirée de bingo mensuelle de sa mère et de sa tante Jeanne. Après avoir promis aux deux femmes de les accompagner, oncle Georges s'était désisté. Ce n'est pas qu'elles avaient besoin de compagnie, mais sa tante avait de la difficulté à marcher. Dommage pour elle, son neveu ne l'escorterait pas au bingo, rien ne pourrait l'y forcer. Ensuite, Jean-François devait s'informer de l'emplacement exact de l'Ange noir, ce bar que plusieurs de ses condisciples fréquentaient, où il n'était jamais allé. Un jean et une chemise propre correspondraient sûrement au code vestimentaire. Ne restait que... la question de l'argent.

— Ton pauvre père doit se retourner dans sa tombe! Pourquoi n'es-tu pas allé cracher sur son cadavre plutôt que de faire ce que tu as fait?

Il n'avait pas le choix. Cette certitude s'installa en Jean-François, angoisse lourde et brûlante. Son employeur, il travaillait comme commis dans une épicerie de quartier, ne le payait qu'à toutes les deux semaines. Son misérable salaire fondait comme neige au soleil.

Le néon rose et bleu de Comptant content s'alluma, indélébile impression dans le cerveau de Jean-François. Le commerce se trouvait entre l'appartement familial et l'arrêt d'autobus. C'était le genre d'endroit qui faisait changer de trottoir à sa mère: un prêteur sur gage. Pour Jean-François, les systèmes de son de la devanture étaient une importante source de rêve. D'énormes colonnes, de gigantesques haut-parleurs, des lecteurs de disque laser sophistiqués comme des instruments de la Nasa paradaient, tour à tour, dans la vitrine de l'établissement. Ces chaînes hi-fi avaient probablement été abandonnés là par de pauvres phonomanes en manque d'argent ou de drogue. Une rumeur circulait qui voulait que l'endroit appartenait aux terribles Rock Machines. Tous craignaient ces motards en guerre contre les Hell's Angels. Selon les journaux, cette guerre des motards avait provoqué 360 fausses alertes à la bombe, seize vraies et au moins une dizaine de morts depuis le début de l'année, dont celle d'un enfant de onze ans.

Mais le conflit qui rageait dans les rangs du crime organisé n'occupait qu'une place périphérique dans l’esprit de Jean-François. Une difficulté autrement accaparante le taraudait: comment se procurer de l'argent avant samedi soir? Il ne pouvait laisser son ordinateur en gage, sa mère se serait immédiatement aperçu de la disparition de cette vieillerie léguée par son oncle. Son petit radio cassette ne valait pas cinq sous, surtout en comparaison de l'étonnante technologie auditive qui semblait être la spécialité de l'endroit. Un seul objet de valeur s'offrait à sa convoitise. Un seul objet qu'il pouvait confier puis reprendre sans éveiller la paranoïa maternelle.

La bague de son père.

— Tu n'as pas honte? Réalises-tu ce que tu as fait?

Jean-François n'avait pas connu son père qui était mort dans un accident d'automobile. A l'âge de cinq ans, lorsque sa mère lui avait montré la bague, un œil de tigre, pour la première fois, lui parlant de cet étranger qui avait contribué le spermatozoïde nécessaire à son existence, l'enfant avait cru que son père avait réellement tué un tigre. La pierre était si belle, si brillante, que son imagination la comparait à la toison de lion que portait Hercule dans son livre d'images. Comme une comptine, cette phrase se répétait dans sa tête: “Le chat borgne de la bague a un oeil de tigre”. Bien des années plus tard, lorsqu'il avait annoncé à sa mère son intention d'aller à l'université, elle avait explosé en larmes de fierté. Elle lui avait remis le bijou familial. Jean-François avait été surpris, confiant le joyau à une bijouterie pour le faire ajuster à son doigt, de découvrir que celui-ci valait plus de huit cents dollars. C'était bien l'objet le plus précieux de leur petit appartement de la rue Viau.

Tremblant, le profanateur avait retiré la bague de son écrin et s'était dirigé vers le comptoir de Comptant content. Son coeur battait si fort qu'il était persuadé que le caissier l'entendrait. Angoisse injustifiée puisque la musique tonitruait dans l'établissement. Jean-François a été obligé de crier devant un étranger ce que, secrètement et seul, il osait à peine murmurer:
— JE VOUDRAIS VOUS CONFIER CETTE BAGUE EN ÉCHANGE D'UN PRET DE SOIXANTE DOLLARS. ELLE EN VAUT PLUS DE HUIT CENTS ET JE VEUX UN REÇU!
Le commerçant, qui avait plutôt l'air d'un pirate avec un foulard sur sa tête et des tatouages sur des biceps que laissait découverts une camisole rouge et déchirée, se contenta de hocher la tête. Ses gros doigts poilus et courts prirent la bague, la soupesèrent à l'aide d'une balance et la déposèrent sur un papier mouchoir. Le pirate choisit, dans une armoire, une petite bouteille qui ressemblait à une bouteille de gouttes pour les yeux et qui contenait un liquide bleu. Une goutte de ce liquide fut transférée de la fiole sur la bague. Un drôle d'appareil évalua le tout. Son estimation complétée, le tatoué prononça son verdict:
— NOUS ON DONNE CINQ PIASTRES PAR GRAMME, TA BAGUE PESE SEPT GRAMMES, ON TE DONNE TRENTE-CINQ PIASTRES. T'AS UN MOIS POUR REVENIR LA CHERCHER. SI AU BOUT D'UN MOIS T'AS PAS TOUT L'ARGENT, TU PEUX PAYER LES INTÉRETS DE VINGT POURCENT, SEPT PIASTRES DANS TON CAS, PIS ON GARDE LA BAGUE UN AUTRE MOIS. T'AS-TU COMPRIS?
— COMMENT ÇA TRENTE-CINQ DOLLARS! CETTE BAGUE LÀ VAUT
— POUR NOUS A VAUT CE QUE JE DIS QU'A VAUT. TRENTE-CINQ PIASTRES. ON N'EST PAS CHEZ BIRKS ICITTE.
Désespéré, Jean-François n'avait pu qu'ajouter:
— BON OK, J'ACCEPTE.

La seconde soirée avec Marie-Eve a été parfaitement réussie. C'est à dire qu'elle a été suivie d'un coït encore plus rocambolesque que le premier. La jeune femme semblait réellement apprécier la conversation de son nouvel amant. Dans tous les cas, Marie-Eve l'avait choisi lui plutôt que tous les autres garçons, plus grands, plus beaux, plus athlétiques et généralement plus attrayants qui lui avaient parlé ce soir là. La nuit, dans le lit, juchée sur lui, comme elle allait et venait, allait et venait, les pointes roses de ses seins chatouillées par la langue de son partenaire, elle a crié, Jean-François a disjoncté. Ce n'était plus son père qui, à la manière du héros mythologique, avait vaincu le prédateur. C'était lui et lui seul, bien mieux qu'Hercule, qui avait dompté la bête et remporté sa toison d'or.

— Tu te crois un homme? Tu te penses virile? Laisse moi te dire mon petit garçon qu'un homme, un vrai, ne passerait jamais sur le corps de son père pour s'engouffrer dans les cuisses d'une catin!

Jamais l'heureux élu ne mentionna la bague à sa nouvelle divinité. Jusqu'au jour suprême de l'examen final — jour où le couple dépareillé fit l'amour dans les toilettes au bout du couloir, celles des filles —, Jean-François ne pipa mot de ses problèmes d'argent. Ce dernier spasme a été pour lui le plus merveilleux. Il l’a pénétrée physiquement et intellectuellement. Ébahi, il lui a donné toutes les réponses à l'oreille, inséminant son cerveau sinon son ventre (il portait l'inévitable capote). De toute manière, Jean-François dépensait tout pour elle, se contentant, à la fin de chaque mois, d'aller porter les sept dollars d'intérêts afin de conserver sa bague. C'était une situation ridicule puisqu'il avait payé quarante-deux dollars d'intérêts sur un prêt de trente-cinq dollars et qu'il n'avait pas encore commencé à rembourser sa dette. Ce déséquilibre budgétaire découlait de savants calculs tenant compte du prix d'une bière à l'Ange noir, du prix d'un café aux Gâteries et de toutes sortes de choses (comme le prix d'une boîte de préservatifs), mais pas du recouvrement de la bague. A la fin du semestre universitaire, Marie-Eve s'est envolée pour la Suisse et les vacances. Jean-François est resté seul avec ses problèmes.

La bague représentait pourtant un élément essentiel du réveillon de Noël chez sa grand-mère. Dès la mi-novembre, comme l'halloween était passée et que les sapins apparaissaient dans les centres d'achat, sa mère a commencé à lui parler de la tenue qu'il aurait ce soir là. Son garçon porterait, bien sûr, son veston neuf, ses pantalons de laine, sa chemise à fines rayures et, inévitablement, la bague de son père. “Comme ça, il sera avec nous, il pourra nous voir par l'oeil du tigre. Ce sera un peu comme si tu étais mon fils et mon galant” disait cette femme qui, en vingt ans de veuvage, n'avait pas une seule fois regardé un autre homme.

Marie-Eve partait le quinze, Jean-François recevait sa paye le dix-neuf. Un délais de six jours devait suffire pour récupérer le bijou fatidique. Le dix-huit, un appel téléphonique à Comptant content s'imposa. La voix dans le récepteur, noyée par les hurlements d'une guitare torturée, lui dit PAS DE PROBLEME PASSE DEMAIN.

Le dix-neuf, l'endroit baignait dans un silence surprenant. Deux hommes, à la porte, deux immenses motards, barbus et malodorants, lui barraient le chemin. “Je suis venu chercher quelque chose qui m'appartient. J'ai téléphoné hier. Laissez-moi passer.” Les deux caïds ricanèrent. “C'est fermé pour cause de santé. Tu reviendras demain.” Apercevant de la lumière à l'intérieur, il insista, les sbires se firent menaçant. “C'est contagieux ce qu'il a le gars. Tu ferais mieux de partir si tu vois ce que je veux dire.” L'autre ajouta “Si tu le vois pas, on va te le montrer.” Se sentant comme l'homme de Kafka devant la porte de la loi, Jean-François s'est obstiné. La réplique a été plus laconique: “Déguerpis p'tit cul. Maintenant!”

Le lendemain matin, son argent et son reçu en main, de plus en plus nerveux, Jean-François a renouvelé sa tentative. Cette fois, aucun dogue pour lui barrer l'accès. Mais l'individu à la caisse n'était pas le pirate qu'il avait appris à reconnaître lors de ses visites mensuelles. C'était un vieillard chevrotant, barbu et ridé, qui, fort heureusement, n'était pas un affectionnado de métal hurlant.
— Je suis venu chercher ma bague. Voici mon reçu, voici mon argent.
— Pas aujourd'hui petit. Je n'ai pas la clé du coffre-fort. Je suis le père du propriétaire qui a eu un accident. Reviens demain.
— Je veux ma bague, j'ai mon reçu et j'ai téléphoné la veille tel que convenu. Je veux ma bague ou je vais faire une plainte à la police.
— Je ne peux rien faire pour toi. Reviens demain.

Les conséquences possibles de son geste lui apparurent dans un éclair de désespoir. Son reçu confirmait la juste propriété d'une bague en or de dix carats, pesant sept grammes. Comptant content pourrait donc lui remettre n'importe quelle bague correspondant à cette sommaire description. Ou bien, plus vraisemblablement, Comptant content ne lui remettrait jamais sa bague. Une poursuite devant les tribunaux serait inutile. Il se voyait déjà sur le banc des accusés. “Oui monsieur le juge, j'ai troqué l'héritage de mon père contre les fesses d'une petite snob qui ne comprend rien au Structuralisme. Oui votre honneur, je reconnais avoir une libido galopante et impossible à maîtriser. Peut-être devrait-on me donner de la médication. Peut-être devrait-on m'interner... ” Et sa mère, oh! sa mère, il préférait ne pas y penser.

— Et ta mère? Ta pauvre mère, dans tout ça! Tu as un peu penser à moi ou si tes orgies t'avaient complètement tourné la tête!

Le vingt et un décembre à neuf heures trente du matin, le thermomètre indiquait moins vingt-cinq degrés. Sans tuque, sans foulard et sans mitaine, le manteau ouvert, la température corporelle anormalement élevée, Jean-François s’est présenté au comptoir de Comptant content. L'homme aux tatouages et au foulard était de nouveau à son poste. Seulement, cette fois, le pirate avait un oeil tuméfié et le bras droit dans le plâtre jusqu'au coude.
— Ah oui, la bague. Mon père m'a dit que tu étais venu. Attends deux secondes.
Le tatoué marcha péniblement jusqu'à un bureau de travail. Une rapide inspection du contenu du tiroir central s'avéra infructueuse.
— Écoutes, y'avait un autre gars ici ce matin. Un employé. Il est parti acheter un pot de fleur pour moi. Ça doit être lui qui l'a ta bague.
— Vous ne savez pas où elle est?
— Ben oui... C'est lui qui l'a.
— Vous avez laissé ma bague traîner dans un bureau ouvert où n'importe qui pouvait la prendre?
— Énerve toi pas. Quatre-vingt-quinze pour-cent du monde vient jamais les chercher leurs affaires! On n'a pas nécessairement l'habitude de rendre les bijoux... Dans tous les cas, si on l'a perdu, je t'amène au magasin, pis la bague que tu veux, je te l'achète.
— Je veux la bague que je vous ai confiée.
— Ben... Attends-le. Y va revenir bien vite. Des pots à fleur, on trouve ça partout.
Une heure plus tard, fou d'inquiétude, ne sachant plus quoi faire, Jean-François a tenté la sincérité:
— Écoutez, je dois partir. Il faut absolument que je récupère la bague avant Noël. Il le faut! Je vais revenir demain matin. Vous aurez ma bague demain matin?
— Ben oui, énerve-toi pas avec ça. Mon gars, y'a seulement pris la bague pour pas la laisser traîner. C'est une mesure de sécurité. C'est pour toi qu'on fait ça. Si c'est rien que ça ton problème, t'es ben chanceux.

Le vingt-deux décembre, à huit heures cinquante-neuf minutes, par un temps de blizzard sibérien, la neige fondant avant de l'atteindre, Jean-François bouillait devant le commerce du prêteur sur gage. A neuf heures deux, toujours avec son foulard et son plâtre, le pirate se pointa:
— Vous êtes en retard.
— Pas de panique. Je l'ai ta bague, je l'ai. Attends deux secondes. Je te remercie pour ta patiente, ça sera pas long.
Le prêteur sur gage disparut dans l'arrière boutique. Une minute. Deux minutes. Trois min... Enfin, le pirate a déposé la bague sur le comptoir.

Dans une détente de tout son corps, Jean-François a empoigné ce qu'il considérait maintenant comme l'âme même de son défunt paternel. Et puis

BOOUM!

Le vingt-trois décembre, les journaux titraient: Pas de cesser le feu pour le temps de fêtes. Les Hell's font de nouvelles victimes. Selon le rapport de police, le pirate de Comptant content, un allié des Rock Machines, était mort. Il avait succombé aux blessures subies lors de l'explosion d'un engin au détonateur rattaché à la serrure de son commerce. Les pyrotechniciens des Hell's semblaient croire qu'aucun client ne se présenterait si tôt, si peu de jours avant Noël. Pourtant, Jean-François, le malheureux amoureux, avait subi de nombreuses fractures et contusions. Ce n'est que plusieurs heures après que les autorités l'aient sorti des décombres qu'il a ouvert la main pour leur montrer ce qu'elle contenait. Il avait dormi pendant Noël. Son semestre universitaire serait lourdement hypothéqué par le processus de convalescence. Pardessus tout, il allait manquer le retour de Marie-Eve. Il ne lui restait, pour toute perspective à court et moyen terme, qu'une chambre d'hôpital et la compagnie de sa mère:
— Alors, tu es fier de toi? Tu trouves que tu as accompli quelque chose? Tu crois que c'est un hasard ce qui t'es arrivé? Tu ferais mieux de te repentir! Tu ferais mieux! J'y verrai moi!!!


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