par
Héléne Feuilleret
Dans les rues tranquilles de Paris, elle se promène. Un secret au bord
des lèvres. Elle a besoin de parler. Les passants la regardent avec curiosité,
la dévisagent, la déshabillent et, sans jamais lui sourire ou lui parler,
guettent sa tristesse. Elle se sent pénétrée dans son intimité. Elle passe
devant le métro et se fait bousculée par la cohue déversée aux heures
de pointe. Elle s'arrête devant l'Escalator et observe un moment la descente
vers les couloirs froids et obscurs. Elle se tient à la rembarde de l'escalier
pour ne pas tomber, puis une nouvelle vague l'emporte vers l'anonymat.
- interlude : une nuit d'août à Edinburgh. Habana café. Un escalier étroit
et vertical. Le néon rouge électrique vire au rose bonbon écoeurant.
Les mains dans les poches d'un imperméable, une jupe trop longue qui balaie
la poussière des pavés. Elle jette une dernière cigarette à peine entamée
: ce qu'elle aime c'est le goût, le tabac mêlé au parfum de la ville,
l'impression de présence virile dans le même air. Elle entre dans un café.
Seule, assise la table du fond, dos aux miroirs et face à la rue, à la
porte d'entrée, elle commande un espresso. Et puis non. Un déca. Elle
regarde trois minutes les deux femmes assises à la table d'à côté : une
jeune, qui tient un chat dans ses bras, lui caresse le sommet de la tête,
et une plus âgée qui dissimule sa vulgarité derrière un tailleur Dior.
La plus jeune se lève et emmène son sac à main dans les toilettes. Un
homme entre et commande une bière. Un couple se sépare sur le pas du café
dans un dernier baiser, dans un regard torturé. L'homme, environ trente
ans, des sillons creusés aux coins des yeux, l'air abattu, lui retient
la main : mais elle rejoint déjà le taxi qui l'attend. Le temps tourne.
Les têtes se protègent. Le verre arrive avec du retard.
- intermède : deux hommes se partagent un café. L'un en veste de vinyle
vert, sourire en coin, l'autre qui lui caresse la main. Le second se lève
et entraîne le premier dans l'escalier.
Elle attend un retour improbable. Elle espère qu'à un moment ou à un autre,
il descendra. Ses regards égarés sur le quai de la gare dansent de train
en train. Elle s'enivre de vains espoirs. Fébrile, elle serre un parapluie.
Une crampe.
Immobile.
- entre-temps : une main glisse dans son pantalon de velours, elle saisit
des pièces de monnaie et règle le café. Un homme remonte les marches du
grand escalier. Il retourne s'asseoir seul et ôte sa veste de vinyle vert.
Elle s'installe sur un banc.
- ailleurs : il commande un whisky.
Elle se lève.
- quelque part : il se lève.
Elle se perd dans ses pensées.
- refrain : il se perd dans ses pensées.
Toujours la même rengaine. Elle attend qu'il revienne.
- rengaine : il attend qu'elle arrive.
Noter ce texte :
Anonyme
Ecriture de lyceenne en mal de sensations !
Anonyme
"style
suggestif"?on imagine bien la scene la fin me semble + floue
j'ai
cru lire un texte à moi!!!!!! je suis tombée sur cette page
au hasard, si bien que je ne sais si ce que je demande est possible mais peux
tu entrer en contact avec moi!!??
dsakasha@hotmail.com
Anonyme
Je suis séduit par l'élégance du style, on y trouve la musicalité de l'attente urbaine et anonyme. L'idée des coupures sous forme d'interludes est bien trouvée, pour le rythme. Le petit air feutrée d'une chanson qu'on entendrait en sourdine dans un café - ou deux - à la nuit tombante.
Très beau style!
Anonyme
tres banal.
Anonyme
trop
pueril
pas assez lirique, le texte ne se nourrit pas de lui meme , il est enferme
dans un carcant reducteur de details inutiles, sans laisser place aux sentiments
, univers asceptise, un peu d humanite bordel.
Anonyme
? ne pas "sur-écrire", ne pas expliciter : rayer les mentions inutiles, le sens naîtra de la musique des mots ... non ?
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