Souvenirs d'un pas grand-chose

Bukowski n'a rien oublié : ni la violence, ni la douleur des premières années de savie. il parle vrai et dur. Les coups reçus et donnés, les désespoirs d'un jeune homme laid qui n'a jamais la bonne "attitude", les mesquineries des petits débrouillards, la bouteille, la guerre qui se prépare et n'engloutira pas indistinctement tout le monde, tout cela est dit sans détour.
Le constat est effrayant, mais drôle : on sait rire aussi, que diable ! La machine à durer en verra bien d'autres, c'est évident. Les outrances, ici, ne sont, après tout, que celles de la vie elle-même. Et puis l'émerveillement n'est kamais loin, même derrière le souvenir de jeunesse le plus cruel. Chez Bukowski, le coeur est tendre, mais bien accroché.

"Hank" a le chic pour tenir son public en haleine. (...) Le "pas grand-chose" tient la route.
R.S. Le Monde