Le Postier

"Ca a commencé par erreur. C'était les fêtes de Noël et le pochard en haut de la côte m'avait dit qu'ils embaucheraient carrément n'importe qui. Alors j'y suis allé et je me suis retrouvé avec cette sacoche de cuir sur le dos. Parlez d'un boulot, je pensais. Peinard !"

Avec Le Postier, on assiste à la naissance d'une mythologie de la vie quotidienne : Bukowski y raconte une sale période de son existence, celle où, employé des postes, "facteur suppléant", il a cru toucher le fond. Médiocrité, routine, mesquineries, c'est du Courteline version américaine. Par petites séquences, nous avons une peinture crue d'une administration, avec ses petits chefs, supérieurs et collègues, des maniaques et des abrutis. En face, beaucoup de portraits féroces des clients que le facteur doit subir. Presque tous des fous ou des emmerdeurs, ils incarnent une forme cauchemardesque de la banalité poussée à l'extrême...